Vinyle vs Spotify : pourquoi je continue à écouter des disques en 2025
Et pourquoi ce n’est pas juste une question de son
On me demande souvent :
"Pourquoi t'écoutes encore des vinyles, alors que t’as Spotify ?"
Et la réponse est simple : parce que ça me fait du bien.
Pas par nostalgie. Pas pour le style.
Mais parce que poser un disque sur une platine, ça n’a rien à voir avec cliquer sur une playlist.
1. Le vinyle t’oblige à être présent dans l'instant
Spotify, c’est un flot constant. Tu passes de morceau en morceau sans même t’en rendre compte.
Tu écoutes vite. Trop vite. Parfois sans écouter vraiment.
Un vinyle, lui, t’invite à faire pause.
Tu choisis un album. Tu le poses. Tu écoutes une face entière.
Puis l’autre.
Tu écoutes l’ordre des morceaux, comme l’artiste l’a pensé.
Et ça change tout.
2. Le son analogique a une texture que le streaming lisse
Même avec une bonne connexion, Spotify compresse le son.
C’est propre, c’est calibré, mais c’est souvent sans surprise.
Tout est fait pour sonner “correctement” sur tous les supports — donc plat.
Le vinyle, lui, a des accidents heureux : un souffle, un crépitement, une profondeur.
Tu n’as pas juste le morceau :
tu entends la prise, la pièce, le corps des instruments.
3. Une platine ne profite pas de tes données personnelles
Spotify sait ce que tu écoutes, à quelle heure, combien de temps.
Il stocke tout. Il anticipe tes goûts. Il te pousse des contenus.
C’est pratique… mais ça t’échappe.
Un vinyle ? Il s’en fout.
Il ne collecte rien. Il n’essaie pas de te “retenir”.
Il te rend libre dans ton écoute.
4. Un disque est un objet, pas une ligne dans une app
La pochette, le papier, la photo, la typo…
Tu peux tenir un disque dans les mains.
Tu peux le poser sur une étagère, le prêter, l’encadrer, le transmettre.
Spotify ? C’est une miniature. Une image de 2 cm que t’oublies dès que t’as swipé.
5. Le vinyle t’appartient
Quand tu achètes un disque, tu le possèdes. Il est à toi.
Tu peux l’écouter, le prêter, le revendre, l’oublier 10 ans et le retrouver.
Spotify, c’est un abonnement.
Si l’album disparaît du catalogue, tu n’as rien.
Pas même un fichier. Encore moins un souvenir tangible.
6. En voiture, on avoue : Spotify gagne
Il faut être honnête.
Personne ne sort une platine dans sa Twingo.
Spotify est ultra pratique. Pour la route, pour les enfants, pour les soirées à l’arrache : ça fait le taf.
Mais le vinyle ne cherche pas à être pratique.
Il cherche à te ramener dans le présent, avec un geste simple, incarné, précis.
Et c’est pour ça qu’on y revient.
Le vinyle, ce n’est pas “mieux” objectivement.
Mais c’est plus juste, plus présent, plus vivant.
C’est une manière d’écouter autrement.
Pas pour tout. Pas partout. Mais pour les bons moments. Et pour longtemps.